Lutter contre le VIH/sida et d'autres pandémies

Lutter contre le VIH/sida et d'autres pandémies
Mettre une halte à la propagation du VIH/sida et, d'ici à 2015, commencer à inverser la tendance actuelle du virus et de l'incidence des autres pandémies comme le paludisme et la tuberculose.

D'ici à 2010, assurer l'accès au traitement contre le VIH/sida à tous ceux qui en ont besoin.

Ce sont les trois maladies des pauvres : le paludisme, la TBC et le VIH. Parmi les personnes les plus démunies du monde, dans de très nombreux cas, elles vont de pair. La TBC est actuellement la principale cause de mort des personnes séropositives. S'ils ne sont pas soumis à des tests et à des traitements, la moitié des enfants porteurs du VIH meurent avant leur premier anniversaire et deux-tiers avant leur deuxième.

33 millions de personnes vivent avec le VIH. Le nombre des nouvelles infections a chuté en Asie et en Amérique latine, mais en Europe de l'Est et en Asie centrale, il a pratiquement doublé depuis 2001.
Près de 70 % des personnes vivant avec le VIH sont en Afrique.

Chaque année, 250 millions de cas de paludisme tuent près d'un million de personnes, dont plus de 90 % sont des enfants. La très grande majorité vit en Afrique, où un enfant meurt de paludisme toutes les 30 secondes. Ceux qui survivent peuvent avoir des lésions à l'ouïe ou au cerveau.

Plus d'avancées ont été faites contre le paludisme grâce à l'augmentation des fonds qui sont passés de 250 millions USD en 2004 à 700 millions USD en 2007. En Afrique, certains pays ont multiplié par cinq le nombre des moustiquaires pour enfants, en faisant baisser de 50 % les cas de paludisme grave et les décès. Près de 200 millions de moustiquaires ont été distribuées en Afrique en 2007 et en 2009.

Les cas de tuberculose sont plus nombreux que jamais. En 2008, 9,4 millions de nouveaux cas se sont déclarés, face à 8,3 millions en 2000. C'est la deuxième cause de décès après le VIH.

Caritas à l'œuvre : la dignité et les soins en Ukraine


"Ma maladie a commencé brusquement avec une première baisse de la vue, puis la paralysie du côté gauche de mon corps. Le diagnostic est tombé comme un coup de tonnerre : j'étais séropositif."

Aujourd'hui, Alexander a 31 ans et vit avec sa mère, sa grand-mère et sa tante à Kiev, en Ukraine. La mère d'Alexander a entendu dire que Caritas Ukraine aide les gens comme son fils qui ont besoin de médicaments du gouvernement et les soutient grâce à une équipe expressément formée.

Lorsqu'ils ont entendu le diagnostic, ses amis et sa fiancée ne voulaient plus entendre parler de lui. Caritas Ukraine aide les personnes à faire face au VIH et s'occupe d'elles quand elles sont à l'hôpital ou dans un établissement de soins palliatifs pour malades terminaux. Le programme de soins à domicile de Caritas Ukraine s'occupe aujourd'hui de 90 personnes les aidant dans les choses pratiques, comme le ménage ou la cuisine.

"Maintenant, je prends des antirétroviraux et je vais mieux. L'équipe de Caritas vient toujours me rendre visite. En 2007, j'ai pris part à une conférence de Caritas ici à Kiev, intitulée "Stigmatisation ou solidarité" et pour moi, ça a été une découverte. J'ai décidé que ma vie doit et peut continuer, et que je vais devenir psychologue et je travaillerai avec des personnes vivant avec le VIH et le sida. Je veux aider les gens comme on m'a aidé, être là pour eux dans les moments difficiles."

Oksana et Jaroslav sont mariés, ils viennent de Kiev et se sont rencontrés alors qu'ils avaient seulement 16 ans. Jaroslav faisait usage de drogues et bientôt lui et Oksana sont devenus toxicomanes. "Quand j'ai appris que j'étais séropositive j'étais terrorisée et au début je ne l'ai dit à personne", raconte Oksana. "Ma mère l'a appris en lisant mon journal intime mais elle ne savait pas comment m'en parler."

Puis Oksana est tombée enceinte. "C'était une période horrible pour moi, mais Caritas-Ukraine a envoyé une infirmière et une assistante sociale chez nous. Elles m'ont aidée avec des médicaments et des vitamines et m'ont envoyée chez un docteur qui savait comment éviter de transmettre le VIH au bébé."

Les soins sociaux et psychologiques représentent une part importante du travail de Caritas Ukraine auprès des personnes, notamment les enfants, atteints par le VIH/sida et l'équipe les aide à prendre leur médicaments et, dans certains cas, à lutter aussi contre la tuberculose.

Aujourd'hui Oksana et Jaroslav sont malheureusement séparés et, après s'être désintoxiqués, ils ont sombré à nouveau dans la drogue. Leur enfant a quatre ans et demi et vit avec un membre de la famille en dehors de Kiev. Caritas Ukraine garde le contact avec les deux et les aide à lutter pour améliorer leur vie.

Les taux des nouvelles infections étant encore en hausse dans l'Europe de l'Est, la prévention et l'assistance publique que Caritas Ukraine préconise à grande échelle, sont cruciales. Des journées de solidarité sont organisées, ainsi que des marches avec cierges et des campagnes pour tests de dépistages gratuits et anonymes, afin que les gens puissent connaître leur situation.

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Photos : (en haut) Immunisation contre la tuberculose en Corée du nord. Gerstner/Caritas, (en bas) Programme de soins à domicile de Caritas Ukraine. Caritas Ukraine.

Que pouvons-nous faire ?

Il faut que nous continuions à faire pression sur ceux qui fabriquent les médicaments antirétroviraux et sur ceux qui les financent, au nom des personnes pauvres. Le nombre de personnes vivant avec le VIH qui reçoivent le traitement dont elles ont besoin a connu une forte hausse. En 2009, elles représentaient environ 40 %, soit 4 millions de personnes dans les régions en développement, mais 60 % n'y ont pas encore accès.

Il faut plus de prévention. Pour deux personnes qui ont commencé les ARV en 2009, cinq autres ont été infectées. Dans les pays en voie de développement, seulement 30 % des jeunes hommes et 20 % des jeunes femmes savent comment l'on transmet le VIH.

Nous devons protéger davantage les enfants non-nés. Bien que, globalement, les services pour prévenir la transmission mère-enfant ont augmenté passant de 10 % en 2004 à 45 % en 2008, des systèmes de santé plus solides sont nécessaires. Il faut que les enfants atteints par le VIH ou par le VIH et la TBC aient accès aux tests de dépistage précoces et à des traitements plus adaptés aux enfants, et que les médicaments soient plus accessibles.

Nous devons réduire la violence à l'encontre des filles et des femmes. Nous devons prôner un changement des normes et des pratiques culturelles et sociales qui exposent les femmes et les jeunes filles au risque d'infection.

Nous devons fournir plus de moustiquaires imprégnées d'insecticide, et soutenir les bonnes initiatives des pays qui ont réalisé de sérieuses interventions en faveur de l'usage des moustiquaires. Nous devons mener une action de lobbying afin de financer l'aspersion intradomiciliaire d'insecticide non toxique.

Une action de plaidoyer est nécessaire pour améliorer le traitement contre le paludisme. Un grand nombre d'enfants africains reçoivent encore les médicaments les moins efficaces malgré la diffusion de nouveaux médicaments.

Il est nécessaire d'accélérer et d'améliorer le développement de tests de dépistage pour la tuberculose, un vaccin efficace et de nouveaux médicaments ayant des prix accessibles. Des mesures supplémentaires sont nécessaires dans l'ancienne Union soviétique où les taux de TBC multi-résistante sont les plus élevés.

Nous devrions rappeler aux gouvernements africains la promesse faite en 2001 de dépenser 15 % de leur budget pour les soins de santé d'ici 2015. Nous devons les aider à tenir cette promesse en rappelant aux pays riches la promesse qu'ils ont faite de consacrer 0,7 % de leur PNB au développement extérieur.

OBJECTIFS DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT