Assurer à tous l'accès à l'éducation

Assurer à tous l'accès à l'éducation
D'ici 2015, faire en sorte que tous les enfants, filles et garçons, achèvent un cycle complet d'études primaires.

L'inscription aux études primaires a atteint 89 % par rapport à 83 % en 2000. En Afrique, il y a eu une hausse de 18 % et dans l'Asie du Sud de 11 %, ce qui veut dire que des millions d'enfants sont entrés dans une classe d'école pour la première fois.

Mais en 2008, 10 % des enfants ayant l'âge pour aller dans le primaire ne sont pas scolarisés, ce qui fait que 69 millions d'enfants grandissent en restant vulnérables à l'extrême pauvreté, à la faim et à la maladie.

Près de la moitié des enfants qui n'ont pas accès à l'école n'ont jamais eu de contact formel avec l'enseignement et probablement ne s'y inscriront jamais si de nouvelles politiques et mesures incitatives ne sont créées.

Le monde s'approche de l'éducation primaire pour tous, mais trop lentement pour réaliser l'objectif d'ici à 2015.

Caritas à l'œuvre : des écoles pour les Aborigènes australiens


"J'aimerais voyager d'un bout à l'autre de la planète pour apporter la paix", telle est l'aspiration de Teneille Aiken, une fille aborigène de 9 ans, qui vit dans la ville de Derby au fin fond de la brousse en Australie occidentale. Peut-être a-t-elle ce rêve parce qu'elle a grandi au milieu non seulement des violences de sa communauté mais aussi d'autres problèmes : alcool et toxicomanie et pauvreté profonde. Les indigènes australiens ont été longtemps méfiants à l'égard de ce qu'ils appellent l'éducation des "whitefella", et beaucoup d'enfants abandonnent l'école et n'acquièrent jamais les compétences nécessaires pour briser le cycle de la misère. A Derby, au moins 10 % des enfants aborigènes font l'école buissonnière chaque jour et les taux d'enfants qui achèvent leurs études sont bas.

Il y a deux ans, Teneille elle-même faisait régulièrement l'école buissonnière, elle prenait ainsi du retard et manquait de confiance en elle pour se mélanger avec d'autres enfants. Mais maintenant elle aime l'école, grâce au Jalaris Kids Future Club, un projet financé par Caritas Australie. Jasmine, sa maman, affirme : "Teneille a acquis beaucoup de confiance et avec d'autres enfants apprend à utiliser la peinture, à épeler, à compter et à utiliser l'ordinateur."

Teneille va au Kids Future Club trois après-midis par semaine, après l'école. Le Club a une approche holistique visant à augmenter la fréquentation scolaire et permettant aux enfants aborigènes et à leurs parents de se familiariser avec un enseignement structuré de manière pertinente à leur culture.

De plus, les parents des enfants qui font l'école buissonnière sont identifiés et approchés par l'intermédiaire des réseaux de familles élargies traditionnelles. On « tombe sur eux » dans la rue, on leur parle du Club, on leur offre un repas ici pour leurs enfants, puis on les laisse réfléchir sans mettre la pression ; c'est le moyen traditionnel le plus efficace de faire participer la population autochtone. Caritas Australie soutient fortement cette approche.

Teneille a été dans la brousse chasser, pêcher et faire des excursions en compagnie d'anciens avec le Jalaris Kids Future Club et affirme que cela lui a beaucoup plu. Et qu'a-t-elle appris d'autre ? "A aimer l'école et qu'il existe un autre mode de vie."

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Photos : (en haut) École de la communauté de Falukani sur l’altiplano bolivien. David Stephenson/Trócaire, (en bas) Programme éducatif en Australie. May Haviland/Caritas Australie.

Que pouvons-nous faire?

Fournir plus d'aide financière afin de promouvoir la scolarisation primaire de tous les enfants – en particulier dans les zones rurales – et ensuite faire en sorte qu'un plus grand nombre d'enfants fréquentent les études secondaires et tertiaires.

Encourager la mise en place d'allocations sociales pour que la première réaction à une crise familiale ne soit pas de retirer un enfant – souvent une fille – de l'école. Abolir les frais de scolarité du primaire.

Créer plus d'enseignants. En Afrique subsaharienne, il est nécessaire de recruter, former et rémunérer 3,8 millions d'enseignants supplémentaires d'ici à 2015 afin d'atteindre l'objectif de la scolarisation de tous au primaire.

Eduquer les parents et les tuteurs à comprendre pleinement les avantages plus généraux de la scolarisation des filles. Dans 20 % des ménages les plus pauvres, les filles sont celles qui ont le moins de possibilités de recevoir une éducation, et dans les ménages les plus riches, elles ont 3,5 fois plus de chances de quitter l'école.

Se focaliser davantage sur les minorités ethniques, linguistiques et religieuses à travers le monde, car elles ont beaucoup moins d'opportunités en termes d'éducation que la population globale.

Associer l'éducation primaire de tous aux autres objectifs du Millénaire pour le développement. Des parents instruits, cela veut dire moins de pauvreté et de faim, une mère instruite, cela veut dire moins de mortalité infantile. L'éducation, c'est vital pour lutter contre le sida et d'autres pandémies.

OBJECTIFS DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT